Ce mardi 15 avril, nous avons eu le plaisir d’accueillir deux skippers de l’édition 2024-2025 du Vendée Globe : Antoine Cornic et Yannick Bestaven.
Les élèves de Grande Section de Maternelle de l’école Réaumur, ainsi que ceux des sections sportives du lycée, ont eu l’opportunité de leur poser des questions, par l’intermédiaire de deux élèves volontaires de la section voile, Hanaë et Antoine. Merci à eux !
Ce moment d’échange a permis à tous de découvrir les skippers, leurs parcours inspirants et leurs impressions sur cette incroyable aventure autour du monde, au départ des Sables-d’Olonne.
La rencontre a débuté avec les questions des élèves de l’école Réaumur, ce qui a permis d’instaurer un ton plus léger et enfantin. Nous avons par exemple appris que le Père Noël livrait ses cadeaux… quelques mois à l’avance !

Les deux élèves de la section voile ont ensuite pris le relais. Les skippers ont ainsi pu s’exprimer plus
en détail sur leurs expériences, les particularités de leurs bateaux et les défis du Vendée Globe.

Ils ont notamment évoqué un fait plutôt rare : lors de cette édition, il y avait « pétole » lors du départ, c’est-à-dire pas de vent. Si ce n’est pas idéal pour une course, cela a permis un départ plus serein, sans risque de collision entre les 40 bateaux, et a offert aux skippers un moment précieux pour dire au revoir à leurs proches.
Chacun a présenté son bateau. Antoine Cornic a rappelé que tous les participants naviguent sur un IMOCA, un voilier de course spécialement conçu pour le tour du monde en solitaire. Yannick Bestaven, lui, a pris le départ avec un IMOCA de dernière génération, équipé de foils, des “ailes” qui permettent au bateau de “voler” au-dessus de l’eau et d’augmenter sa vitesse. Antoine Cornic, de son côté, a navigué sur un bateau plus ancien, sans foils. Il a souligné qu’il était logique que Yannick dispose d’un bateau plus performant, compte tenu de son expérience et de sa victoire lors de l’édition 2020.
Les deux navigateurs sont ensuite revenus sur les difficultés rencontrées en mer. Yannick Bestaven a notamment été contraint d’abandonner la course cette année, à la suite de plusieurs avaries. Il a cependant partagé un souvenir fort : une escale de sept jours à Ushuaïa, en Patagonie, où il a pu réparer son bateau avant de reprendre la mer en direction des Sables-d’Olonne.
Le Vendée Globe étant une course en solitaire et sans assistance, les skippers doivent également savoir se soigner eux-mêmes. Antoine Cornic, par exemple, a raconté qu’il avait dû se recoudre la
main pendant la course !
Les skippers ont aussi expliqué comment ils géraient la solitude du voyage et occupaient leur temps à bord. Yannick Bestaven a confié que cette solitude n’était pas une source de stress pour lui, ayant déjà réalisé deux Vendée Globe et participé à d’autres courses en solitaire. Il est donc parti plus sereinement qu’Antoine, qui, lui, a dû apprendre à vivre avec l’absence de ses proches.
Cependant, ils n’ont pas vraiment le temps de s’ennuyer : ils doivent entretenir leur bateau, réfléchir à la stratégie, contrôler les performances de leur embarcation et surveiller constamment la météo. À cela s’ajoute l’importance de la communication avec leurs familles, les bateaux concurrents, les attachés de presse et les médias – sans oublier de suivre les résultats du Stade Rochelais !
Chacun avait organisé ses contacts familiaux : Antoine Cornic appelait sa famille tous les lundis et jeudis soir, tandis que Yannick Bestaven privilégiait les messages écrits pour rester en lien avec ses proches.
Tous deux, à la fin, auraient volontiers refait ce voyage une seconde fois, tant les trois mois leur ont paru passer vite !
Enfin, ils ont abordé un aspect souvent méconnu : la gestion de la fatigue et du bruit.
Les IMOCA sont des bateaux extrêmement bruyants, à cause des vibrations, des chocs contre les vagues et du moteur. Pour réussir à se reposer, les skippers utilisent différents équipements : bouchons d’oreilles, casques anti-bruit ou encore écouteurs. Antoine Cornic a d’ailleurs confié qu’il avait découvert, au cours de cette édition, l’efficacité des casques audio, habituellement utilisés pour écouter de la musique, pour s’isoler du vacarme ambiant.
Finalement, la rencontre s’est achevée après une heure d’échanges passionnants, qui nous a semblé passer bien trop vite.

Un grand merci à Antoine Cornic et Yannick Bestaven d’avoir pris le temps de venir partager avec nous leur expérience extraordinaire !



Merci à Camille, Oscar et Noé pour l’article et les photos